A la fin du XIXe siècle, un ermite, le frère Damidot a conçu, de ses mains, un chemin de prières qui serpente au sein d’une végétation qu’il a voulue luxuriante. Ce chemin dessert plusieurs chapelles et est surmonté d’un belvédère du haut duquel s’offre au visiteur une vue panoramique unique sur l’agglomération lyonnaise. L’ensemble du site regorge de grottes, niches, anfractuosités, toutes réalisées par l’Ermite. Ici une grotte dédiée à la Vierge de Lourdes, ailleurs la grotte de la nativité, là encore le tombeau du Christ. Pour qui connait bien le jardin, il est possible d’emprunter certains passages dissimulés et de pénétrer dans des espaces insoupçonnés. Le jardin de rocaille de l’Ermitage du Mont Cindre s’inscrit dans un ensemble plus vaste constitué également d’une chapelle édifiée au XIVe siècle et d’un jardin potager. Ce jardin de rocaille a été édifié par le frère Emile Damidot entre le dernier quart du XIXe et le début du XXe siècle. Le site est construit sur le front de taille d’une très ancienne carrière. On y découvre notamment une grotte creusée par un premier Ermite, dans les années 1820. Emile Damidot s’est probablement inspiré d’un chantier contemporain, celui de la basilique de Fourvière, que l’on aperçoit parfaitement depuis le Mont Cindre. On retrouve en effet à Saint-Cyr une même influence néo-byzantine qui caractérise la basilique lyonnaise. Histoire de l’oeuvre
Histoire de l’oeuvre
A la fin du XIXe siècle, un ermite, le frère Damidot a conçu, de ses mains, un chemin de prières qui serpente au sein d’une végétation qu’il a voulue luxuriante. Ce chemin dessert plusieurs chapelles et est surmonté d’un belvédère du haut duquel s’offre au visiteur une vue panoramique unique sur l’agglomération lyonnaise.
L’ensemble du site regorge de grottes, niches, anfractuosités, toutes réalisées par l’Ermite. Ici une grotte dédiée à la Vierge de Lourdes, ailleurs la grotte de la nativité, là encore le tombeau du Christ. Pour qui connait bien le jardin, il est possible d’emprunter certains passages dissimulés et de pénétrer dans des espaces insoupçonnés.
Le jardin de rocaille de l’Ermitage du Mont Cindre s’inscrit dans un ensemble plus vaste constitué également d’une chapelle édifiée au XIVe siècle et d’un jardin potager. Ce jardin de rocaille a été édifié par le frère Emile Damidot entre le dernier quart du XIXe et le début du XXe siècle. Le site est construit sur le front de taille d’une très ancienne carrière. On y découvre notamment une grotte creusée par un premier Ermite, dans les années 1820.
Emile Damidot s’est probablement inspiré d’un chantier contemporain, celui de la basilique de Fourvière, que l’on aperçoit parfaitement depuis le Mont Cindre. On retrouve en effet à Saint-Cyr une même influence néo-byzantine qui caractérise la basilique lyonnaise.
Le site de l’Ermitage est un lieu peu banal et jouissant d’un cadre extraordinaire. Son belvédère, ou « observatoire », point culminant du jardin de rocaille qui saisit le visiteur malgré son état de délabrement, offre sur le bassin lyonnais un point de vue inégalable.
Contemporain du Palais idéal du facteur Cheval, le jardin s’inscrit, comme son emblématique inspirateur, dans un « environnement visionnaire » ; univers créé par un artiste autodidacte, il se caractérise par son aspect vertigineux et monumental, aux marges de la culture et des normes traditionnelles. Construction à part entière, architecture naïve, imaginaire ou délirante, l’environnement visionnaire remet ainsi en question les fondements et l’esthétique même de l’architecture officielle en reflétant un véritable art de la récupération et du recyclage.
Tout dans le jardin de rocaille a été apporté, monté et construit par l’Ermite et celui-ci avait le sens du détail. On retrouve ainsi les empreintes de ses pouces sur les mortiers qu’il a appliqués en guise de parements. Ailleurs ont été utilisés des fragments de pierres volcaniques pour décorer certains éléments architecturaux. Des grilles récupérées sur d’anciens systèmes de chauffage ont également pu être utilisés pour figurer des vitraux sur des chapelles et plus spécifiquement sur le lanterneau du Belvédère.
Le site de l’Ermitage est un lieu peu banal et jouissant d’un cadre extraordinaire. Son belvédère, ou « observatoire », point culminant du jardin de rocaille qui saisit le visiteur malgré son état de délabrement, offre sur le bassin lyonnais un point de vue inégalable.
Contemporain du Palais idéal du facteur Cheval, le jardin s’inscrit, comme son emblématique inspirateur, dans un « environnement visionnaire » ; univers créé par un artiste autodidacte, il se caractérise par son aspect vertigineux et monumental, aux marges de la culture et des normes traditionnelles. Construction à part entière, architecture naïve, imaginaire ou délirante, l’environnement visionnaire remet ainsi en question les fondements et l’esthétique même de l’architecture officielle en reflétant un véritable art de la récupération et du recyclage.
Tout dans le jardin de rocaille a été apporté, monté et construit par l’Ermite et celui-ci avait le sens du détail. On retrouve ainsi les empreintes de ses pouces sur les mortiers qu’il a appliqués en guise de parements. Ailleurs ont été utilisés des fragments de pierres volcaniques pour décorer certains éléments architecturaux. Des grilles récupérées sur d’anciens systèmes de chauffage ont également pu être utilisés pour figurer des vitraux sur des chapelles et plus spécifiquement sur le lanterneau du Belvédère.
Le jardin est composé de cinq chapelles autour desquelles se développent de nombreuses niches. Bâties sur un terrain rocheux, les structures des chapelles s’articulent sur des éléments métalliques ou minéraux. Des pierres, des briques, ou encore du béton, sont employés pour réaliser leurs bases. Les clochetons sont renforcés d’une ossature métallique. L’ensemble des décors est maintenu par des poutres métalliques recouvertes de ciment prompt, façonné à la main. Afin de permettre l’adhérence du mortier sur les structures, des fils métalliques étaient employés. La diversité des sables utilisés participe aux diverses teintes de mortier, depuis le gris clair au jaune doré.
Des pierres ou des briques y sont parfois incrustées comme c’est le cas sur le clocheton de l’Observatoire. Le belvédère est desservi par deux escaliers à vis métalliques très étroits. Il est composé d’une ossature métallique recouverte de mortier incrusté de cailloux et est largement éclairé par huit baies cintrées, agrémentées d’éléments en fonte moulée et de vitraux colorés. Il est à noter enfin le soin particulier porté à la végétation des lieux. Le tracé du chemin de prières par exemple, qui serpente entre les rocailles, est riche en alysses, aubriètes et ibéris. Lavandes, mélisses et romarins, mêlant leur parfum aux roses, lys blancs, hémérocalles et iris émergent d’un tapis de pervenches, fraises des bois ou lierre rampant.
Le jardin est composé de cinq chapelles autour desquelles se développent de nombreuses niches. Bâties sur un terrain rocheux, les structures des chapelles s’articulent sur des éléments métalliques ou minéraux. Des pierres, des briques, ou encore du béton, sont employés pour réaliser leurs bases. Les clochetons sont renforcés d’une ossature métallique. L’ensemble des décors est maintenu par des poutres métalliques recouvertes de ciment prompt, façonné à la main. Afin de permettre l’adhérence du mortier sur les structures, des fils métalliques étaient employés. La diversité des sables utilisés participe aux diverses teintes de mortier, depuis le gris clair au jaune doré.
Des pierres ou des briques y sont parfois incrustées comme c’est le cas sur le clocheton de l’Observatoire. Le belvédère est desservi par deux escaliers à vis métalliques très étroits. Il est composé d’une ossature métallique recouverte de mortier incrusté de cailloux et est largement éclairé par huit baies cintrées, agrémentées d’éléments en fonte moulée et de vitraux colorés. Il est à noter enfin le soin particulier porté à la végétation des lieux. Le tracé du chemin de prières par exemple, qui serpente entre les rocailles, est riche en alysses, aubriètes et ibéris. Lavandes, mélisses et romarins, mêlant leur parfum aux roses, lys blancs, hémérocalles et iris émergent d’un tapis de pervenches, fraises des bois ou lierre rampant.
Une lente détérioration
Le jardin de rocaille a été peu, voir pas entretenu durant plusieurs décennies, il s’est lentement détérioré. Il faut ajouter à l’influence des éléments naturels (précipitations, successions de gel et dégel, etc.) et une conception empirique par l’Ermite, qui a expérimenté de nombreuses techniques et utilisé une grande variété de matériaux issus de remplois, dont la tenue dans le temps n’est pas garantie.
Ce lieu était en outre planté d’une végétation luxuriante, qui fût malheureusement la source de nombreux désordres sur les structures imaginées et construites par le frère Damidot. Il n’avait en effet pas prévu que certaines maçonneries seraient disjointes, que des infiltrations d’eau pluviale couleraient à travers, en attaquant notamment les structures métalliques qui tiennent les chapelles et surtout le belvédère.
Le jardin de rocaille dans son ensemble subit donc actuellement les effets néfastes de la météo et de sa végétation luxuriante. Les racines des chênes, charmilles et acacias déstabilisent en effet progressivement les constructions. L’eau s’infiltre, le fer rouille et les roches s’écroulent. Les structures des colonnettes qui soutiennent le clocheton du belvédère sont déstabilisées du fait de l’oxydation des aciers qui en constituent l’armature. De plus en plus de blocs de ciment prompt se disjoignent. Les mortiers se fissurent et les armatures apparaissent. Les bétons éclatent sous la pression des dilatations, oxydations et autres facteurs érodant.
Enfin, d’une manière générale, et cela est particulièrement visible sur le belvédère et sur ses enrochements, les agressions extérieures causées par l’ensoleillement et les intempéries ont modifié l’aspect du mortier qui a pris une couleur oscillant entre ocre clair et noir selon l’orientation des lieux.
Une lente détérioration
Le jardin de rocaille a été peu, voir pas entretenu durant plusieurs décennies, il s’est lentement détérioré. Il faut ajouter à l’influence des éléments naturels (précipitations, successions de gel et dégel, etc.) et une conception empirique par l’Ermite, qui a expérimenté de nombreuses techniques et utilisé une grande variété de matériaux issus de remplois, dont la tenue dans le temps n’est pas garantie.
Ce lieu était en outre planté d’une végétation luxuriante, qui fût malheureusement la source de nombreux désordres sur les structures imaginées et construites par le frère Damidot. Il n’avait en effet pas prévu que certaines maçonneries seraient disjointes, que des infiltrations d’eau pluviale couleraient à travers, en attaquant notamment les structures métalliques qui tiennent les chapelles et surtout le belvédère.
Le jardin de rocaille dans son ensemble subit donc actuellement les effets néfastes de la météo et de sa végétation luxuriante. Les racines des chênes, charmilles et acacias déstabilisent en effet progressivement les constructions. L’eau s’infiltre, le fer rouille et les roches s’écroulent. Les structures des colonnettes qui soutiennent le clocheton du belvédère sont déstabilisées du fait de l’oxydation des aciers qui en constituent l’armature. De plus en plus de blocs de ciment prompt se disjoignent. Les mortiers se fissurent et les armatures apparaissent. Les bétons éclatent sous la pression des dilatations, oxydations et autres facteurs érodant.
Enfin, d’une manière générale, et cela est particulièrement visible sur le belvédère et sur ses enrochements, les agressions extérieures causées par l’ensoleillement et les intempéries ont modifié l’aspect du mortier qui a pris une couleur oscillant entre ocre clair et noir selon l’orientation des lieux.
Une priorité : Le belvédère
Consciente de la détérioration du site du fait du temps qui passe et des éléments naturels, la Commune de Saint-Cyr a déjà procédé à des travaux de restauration, en lien avec la Fondation du Patrimoine, dans le cadre d’une souscription :
- Consolidation du proche permettant d’accéder au jardin depuis la chapelle du XIVe siècle.
- Mise hors d’eau des deux chapelles construites par l’Ermite, les plus fragilisées.
En concertation avec la Fondation du Patrimoine, il a été décidé de faire porter les efforts sur le belvédère. Il s’agit en effet d’un des éléments les plus emblématiques du jardin de rocailles, du haut duquel se dévoile une vue panoramique sans égal sur le centre de l’agglomération lyonnaise. L’action se concentre dans un premier temps sur la sécurisation de celui-ci. Des armatures métalliques doivent être remplacées, des éléments de serrurerie remplacés et de manière générale la maçonnerie sérieusement consolidée.
Une priorité : Le belvédère
Consciente de la détérioration du site du fait du temps qui passe et des éléments naturels, la Commune de Saint-Cyr a déjà procédé à des travaux de restauration, en lien avec la Fondation du Patrimoine, dans le cadre d’une souscription :
- Consolidation du proche permettant d’accéder au jardin depuis la chapelle du XIVe siècle.
- Mise hors d’eau des deux chapelles construites par l’Ermite, les plus fragilisées.
En concertation avec la Fondation du Patrimoine, il a été décidé de faire porter les efforts sur le belvédère. Il s’agit en effet d’un des éléments les plus emblématiques du jardin de rocailles, du haut duquel se dévoile une vue panoramique sans égal sur le centre de l’agglomération lyonnaise. L’action se concentre dans un premier temps sur la sécurisation de celui-ci. Des armatures métalliques doivent être remplacées, des éléments de serrurerie remplacés et de manière générale la maçonnerie sérieusement consolidée.